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Organisation du système de grades et titres au kendo?

Les grades:

En France c'est la Fédération Française de Judo Ju-jitsu Kendo et Disciplines Associées (FFJDA) et elle seule, qui a reçu délégation du Ministère Jeunesse et Sports, pour gérer le Kendo, le Iaido, le Jodo, le Naginata, le Sport-chanbara, et le Kyudo. Au sein de la FFJDA, c'est le Comité National de Kendo (CNK) qui est en charge de ces 6 disciplines.

Le Kendo international a un système de grades divisé en 6 Kyu et huit Dan .
Les grades Kyu sont généralement attribués par le professeur du dojo. Les grades Dan ne peuvent pas être attribués par le professeur du dojo. Ils sont attribués lors d'un "examen de grade" face à un jury agréé par la fédération.

En France, un jury typique pour le passage du 1er Dan au 3è dan se compose de cinq personnes, gradés au moins 5e dan (mais un 6è dan au moins). Des jurys de 6 personnes sont utilisés pour des grades plus élevés.

Contrairement à beaucoup d'autres disciplines martiales, la règle en usage est qu'aucun signe distinctif du grade n'est porté de façon visible par le pratiquant. Exceptionnellement, il peut y avoir cependant des systèmes de couleur mis en place dans certaines fédérations pour les Kyu, en particulier à destination des enfants.

On peut atteindre le niveau Shodan (1er dan) au bout de trois ans de pratique assidue (trois timbres de licences et un an d'ancienneté dans le grade ikkyu sont exigés en France pour être autorisé à présenter le 1er dan).

Les titres:

A partir du 6è dan, trois titres (Shogo) sont délivrés en plus ou à la place du grade selon les disciplines (par exemple en Naginata où il n'existe pas de 6è dan, le titre de Renshi est délivré après le 5è dan).

Ces titres sont Renshi, Kyoshi, et Hanshi.
Outre avoir l'âge requis pour chacun de ces titres, le candidat doit démontrer des compétences pour l'enseignement et l'arbitrage dans la discipline.


Quels sont les noms japonais des grades?

Kyu du 6è au 1er : rokyu, gokyu, yonkyu, sankyu, nikkyu, ikkyu.

Dan du 1er au 8e : shodan, nidan, sandan, yondan, godan, rokudan, nanadan, hachidan.

Titres du plus bas au plus élévé : Renshi, Kyoshi, Hanshi.

Historique du système de grades ?

La Fédération Japonaise de Kendo (ZNKR) voit le jour en 1952 et définit en 1953 les règles d'examen pour les passages de Kyu, Dan, et titres pour le Kendo.
On dénombre alors 5 grades dan (de 1 à 5), puis trois titres, par ordre d'importance, Renshi, Kyoshi et Hanshi (qu'on peut en quelque sorte assimiler à 6è, 7è et 8è dan) .
Le système des titres et des grades est alors ainsi unifié en un seul système qui ne comprend pas de grade Dan au-dessus du 5e.

Dans le même temps, le Judo lui, a conservé son système de 10 grades dan (1er au 10è dan). Dans un souci d' homogénéité, il est donc décidé en 1957 de réintroduire dans le Kendo le même type de système de grades en 10 dan.
Ceci explique donc qu'aujourd'hui coexistent les titres et les dan dans la plupart de nos disciplines.

Avec l'abolition récente des grades de 9 et 10e dan, le titre de Hanshi 8è dan devient de facto le grade (et titre) le plus élevé du système de grades.

Evaluer les grades du 1er au 5ème dan?


ELEMENTS A OBSERVER POUR L'EVALUATION D'UN NIVEAU DE PRATIQUE:

Le jugement au cours des examens de grades KENDO s'effectuant sur des éléments essentiellement non mesurables, il est difficile de donner des "recettes" en vue de la présentation à un passage de grades.
Sans caractère exhaustif, nous vous proposons ci-après un certain nombre d'éléments à prendre en considération et d'essais de définition de ce que peut représenter un grade.


GARDE OU KAMAE
-L' attitude est-elle stable?
-La position des pieds est-elle correcte et favorise-t-elle la stabilité?
-Le placement de la main gauche est-il correct? et la main gauche reste-t-elle bien au centre sans mouvements inutiles (oscillations de haut en bas par exemple)?
-La garde est-elle puissante et la pointe menace-t-elle réellement?

CONCENTRATION ET KIAI
-Sent-on l'énergie et la détermination se dégager du pratiquant et sait-il les manifester à travers un KIAI puissant?

FRAPPES OU DATOTSU
-Les frappes sont-elles réalisées avec la bonne partie et la bonne orientation du SHINAI?
-Sont-elles déclenchées à une distance correcte?
-Sont-elles suffisamment fortes et avec une amplitude acceptable en fonction du niveau?
-Y a-t-il KI KEN TAI NO ITCHI?
-Les frappes sont-elles finies correctement (TE NO UCHI)?
-L'attitude est-elle stable au moment de la frappe (position des hanches, des mains, etc..)? après la frappe?
-Y a-t-il ZANSHIN?
-Les frappes sont-elles réalisées avec de bonnes opportunités?

DIGNITE OU KIGURAI
-La tenue est-elle correcte (comportement général mais aussi vestimentaire)?
-L'allure, l'attitude sont-elles dignes du grade?

L'examen est généralement divisé en trois parties : l'exécution de tout ou partie du Kendo-no-kata (le nombre de Kata à effectuer variant régulièrement, se renseigner en conséquence), un Kiri-gaeshi (exercice de frappes en diagonale sur le men avec déplacement) et deux Ji-geiko (combat libre).

CE QU'ON DOIT OBSERVER CONCRETEMENT :

Pour le SHO DAN (1e DAN) :

Pour l'essentiel, à ce niveau de grade, le candidat doit être capable de réaliser un MEN UCHI qui respecte la forme fondamentale (Ki ken tai no itchi) . Le Jury s'attache aussi au respect de l'étiquette, à une bonne attitude générale (verticalité du corps).

Concernant la partie KATA, le Jury s'attache à la correction des enchaînements et à la justesse des frappes. Sauf méconnaissance totale et absolue d'un Kata, ou mauvaise volonté évidente exprimée, cet exercice est rarement éliminatoire à ce niveau.

Dans le Kiri-gaeshi, il s'agit de réaliser une prestation particulièrement orthodoxe. Le candidat réalise le Kiri-gaeshi en grande amplitude. Les frappes sont franches et énergiques (sans être brûtales), le kiai est fort. Après le premier Shomen, prendre sa respiration et effectuer les neufs Sayumen sur une seule expiration. Le Kiai ponctue chaque frappe jusqu'au Zanshin après le dernier Shomen.
La main gauche s'arme très au dessus du Men et évoluer sur l'axe médian jusqu'à hauteur du sternum. Les mouvements sont souples et amples, les épaules bien relâchées. Tous les déplacements sont naturellement effectués en okuri-ashi, le pied gauche ne devant à aucun moment dépasser la hauteur du pied droit.

En ji-geiko, le candidat réalise des frappes correctes en grande amplitude avec Kiai fort et une grande détermination. Ne pas marquer de point ou être systématiquement contré par son partenaire (Men Uchi, Debana kote, Nuki-Do) est sans importance et ne doit pas amener le candidat à détériorer sa posture.
Pencher le buste ou la tête (sur le côté, en avant ou en arrière), lever les mains pour se défendre, prendre exagérément la position " Tsuba-Zeriai " sont des causes régulières d'echec.
Le ji-geiko doit être sincère. Attention ce n'est pas " Kakari-Keiko ", encore moins "uchi komi geiko" (à toi ... à moi ...) ... mais pas "Shiai" (la guerre!) non plus!

Pour le NI DAN  (2e DAN) :

Idem que le Shodan, plus un Kendo PLUS RICHE (utilisation des enchaînements NIDAN UCHI, KOTE-MEN, KOTE-DO etc.) Le jury est plus attentif à la qualité des frappes, au contrôle du shinai TE NO UCHI (le travail des poignets), à la vitesse d'exécution, et toujours au respect de la distance.
Le candidat doit connaître les Kata au Tachi. Le Jury s'attache à la correction des enchaînements et à la justesse des frappes. Comme pour le shodan, cet exercice est rarement éliminatoire à ce niveau.

Pour le SAN DAN  (3e DAN) :
A ce stade, tous les Kata (Tachi et Kodachi) doivent être connus et maîtrisés.
Le Geiko est plus élaboré. Le point doit être construit. A ce niveau, le candidat est capable d'analyser le Kendo de son adversaire. Toutes les actions doivent être engagées avec sincérité et détermination après une menace franche et précise. Le jury doit ressentir la construction du point.
Techniquement, en plus des attaques fondamentales, il peut y avoir des enchaînements (Nidan Uchi, Nuki Waza : par exemple MEN NUKI  DO, Kaeshi Waza, par exemple MEN KAESHI DO) mais en restant toujours dans la notion de construction et d'opportunité. Le KI-KEN-TAI doit être puissant et l'ATTITUDE (physique, vestimentaire, mentale) irréprochable.

Pour le YON DAN  (4e DAN) :

Tous les Kata doivent être connus et maîtrisés, réalisés sans hésitation et avec réalisme (Riai : la raison des différentes actions et phases des kata) et surtout avec beaucoup de détermination. En clair, vu de l'extérieur par un néophite, on doit croire qu'il s'agit d'un réel combat!

Le ji-geiko correspond à un travail plus construit encore que pour le San-dan. A partir d'attitudes et de comportements bien intégrés, le pratiquant montre un SEME qui provient du KEN SEN. Le candidat au Yon Dan exprime une certaine force même à travers des phases d'observation et de menace en garde, mais il doit aussi faire preuve de vitesse d'exécution. C'est la grande difficulté de ce grade, car il exige à  la fois maîtrise de soi, maîtrise de la situation par la menace, et faculté de s'adapter aux différentes actions de l'adversaire.
Techniquement, c'est un niveau où toutes les techniques du Kendo sont bien maîtrisées (Shikake waza et Ooji waza). Maîtrise non seulement dans la variété des frappes mais également dans la précision et la puissances de ces dernières. Plus que jamais, quelle que soit la situation, le candidat doit faire preuve d'une grande dignité (Kigurai).
Naturellement à ce niveau, tout manquement à l'étiquette est sévèrement sanctionné.

Pour le GO DAN  (5e DAN) :

Il faut réaliser le DATOTSU à partir du KI SEME ; le pratiquant exprime, jusqu'au ZANSHIN, un DATOTSU "raisonné" (qui n'est pas dû à la seule chance). Les différentes composantes de la force dont doit faire preuve le pratiquant sont harmonisées (force synthétique).

Conditions requises pour les présentations aux examens de grade 1er au 6è dan:

NIVEAU CONNAISSANCE DES KATA (au 1/1/2009) ANCIENNETE MINIMUM
DANS LE GRADE
ANCIENNETE TOTALE MOYENNE
Shodan Tachi: 1 à 3 1 an 3 ans (c'est le minimum)
Nidan Tachi: 1 à 5 1 an 4 ans
Sandan Tachi: 1 à 7 2 ans 7 ans
Yodan Tachi: 1 à 7 + Kodachi: 1 à 3 3 ans 10 ans
Godan Tachi: 1 à 7 + Kodachi: 1 à 3 4 ans 15 ans
Rokudan Tachi: 1 à 7 + Kodachi: 1 à 3 5 ans 22 ans de pratique ... assidue ...